Les châteaux autour du Saint Odile


L’Histoire des Châteaux du Mont-Saint-Odile


Cerné par les vestiges du Mur Païen, le Mont-Sainte-Odile est semé de ruines médiévales, romantiques à souhait. Châteaux et chapelles sont autant de preuves de l’histoire mouvementée des deux couvents de Sainte Odile. Nous tentons aujourd’hui de retracer simplement, en quatre cartes, l’histoire du Mont au temps des empereurs Hohenstaufen. L’histoire des châteaux forts qui devaient protéger les couvents de Sainte Odile : Hohenburg et Niedermunster.


Le Mont-Sainte-Odile lors de la visite du pape Léon IX – 1050


La famille d’Eguisheim règne sur l’Alsace. En haut du Mont, le couvent d’Hohenburg a remplacé le château d’Adalric et occupe le promontoire qui domine la plaine d’Alsace. L’abbesse Berthe essaie de faire renaître le couvent après les incendies de 1045 et 1049. Juste au dessous, le couvent de Niedermunster accueille pèlerins et malades.

A quelques kilomètres dans la plaine, Ehenheim (Obernai) est la villa des comtes qui y résident plus souvent qu’à Hohenburg.

Le Koepfel n’est qu’un poste fortifié de dimensions fort modestes, qui protège l’accès des visiteurs au couvent. Soubassement de pierres et palissades de bois.

Sur le site des châteaux actuels d’Ottrott, une première forteresse est alors en construction, le Lützelburg. Vaste fossé, palissade de bois, une maison forte de pierre. Le nom de ‘Petit château’ laisse supposer qu’il s’agit d’une construction des comtes d’Eguisheim sur le principal chemin d’accès au couvent à partir de la plaine.

 


Le Mont-Sainte-Odile sous l’empereur Henri VI – 1195


Lors du passage de Frédéric le Borgne en Alsace, les châteaux des Eguisheim ont été détruits. Seul le Lützelburg a été relevé, et Frédéric de Hohenstaufen lui a fait adjoindre un donjon de pierre. Frédéric a également lancé la construction du château d’Obernai, appelé le Burg. Les empereurs Conrad III et Frédéric Barberousse y résideront lors de leurs passages en Alsace.

Les Hohenstaufen se sont octroyé l’avouerie de Hohenburg, qui a été transférée, au milieu du siècle, au château de Stein, vraisemblablement construit à cette occasion.

Quelques années plus tard, l’abbesse Herrade de Landsberg a encouragé, au pied du Mont, le prieuré de Saint Gorgon, qui dépendait des Prémontrés d’Etival. Puis, elle a fait construire la prévôté de Truttenhausen. Avec ces deux implantations, elle apportait une solution au problème des offices religieux dans les deux abbayes.

Niedermunster s’est agrandie d’un hôpital doté d’une chapelle dédiée à Saint Nicolas.

La chapelle Saint-Jacques a été édifiée sur l’emplacement où les chevaliers bourguignons se seraient retirés après avoir remis la relique de la Croix à l’abbaye de Niedermunster.

Le petit village de Hohenburgweiler était situé, face au château de Stein, de l’autre côté de la vallée, là où se trouve aujourd’hui la maison forestière de Willerhof.

 

 

 


Le Mont-Sainte-Odile après le Petit Interrègne – 1210


Après les luttes de 1197 qui suivirent le décès de Henri VI le Cruel, les Hohenstaufen décident de compléter le dispositif de défense des couvents du Mont-Sainte-Odile. En ce début de siècle, Otton de Hohenstaufen, duc de Bourgogne, craint les menées de l’évêque Conrad de Huhnebourg et celles de ses alliés les Dagsbourg-Eguisheim.

Quatre chantiers verront le jour simultanément autour de Hohenburg.

– Au Nord, sur le site des châteaux d’Ottrott, le Lutzelburg est fortement remanié. C’est à cette époque qu’est érigé le magnifique donjon palais, à la manière des forteresses de Sicile.

A proximité de Hohenburg, le château de Stein est également reconstruit.

– Au Sud, le chantier du Landsberg est lancé. Il doit protéger la ville de Barr et interdire l’accès à Sainte Odile à partir du château de Bernstein, qui dépend de l’évêque de Strasbourg.

– Au Nord, les Hohenstaufen veulent se protéger d’une attaque qui viendrait du château de Guirbaden tenu par les Dagsbourg-Eguisheim. Ce sera le château du Waldsberg, aujourd’hui connu sous le nom de Hagelschloss.

Début du treizième siècle : quatre forteresses sur le Mont !

 

 

 


Le Mont-Sainte-Odile après le Grand Interrègne – 1300


Les conflits du Grand Interrègne 1250-1273 ont profondément modifié l’aspect castral du Mont Sainte Odile et de ses environs

Le Burg d’Obernai a été incendié et rasé, il ne sera plus reconstruit.

A Ottrott, le site a été partagé entre les impériaux (famille d’Andlau) et les partisans de l’évêque (famille de Lützelburg). Deux forteresses se font face.

A Stein, les deux camps ont également procédé à un partage. Les Rathsamhausen zum Stein occupent le rocher occidental, et les impériaux ont édifié un nouveau burg affronté au premier.

Il est vraisemblable que c’est à cette période que le Waldsberg a été dédoublé, lui aussi.

Deux nouveaux sites ont été construits par les partisans de l’évêque dans les forêts de la Ville d’Obernai, face aux châteaux de Stein, de l’autre côté de la vallée. Le Birkenfels à la famille Beger, le Kagenfels à la famille Kagen.

Le Mont-Sainte-Odile compte alors neuf forteresses! Peu de temps après, le Stein Occidental sera dédoublé, probablement lors d’une succession dans la famille de Rathsamhausen zum Stein. Ce burg sera le dixième et dernier château construit à proximité des couvents d’Hohenburg et de Niedermunster.

Parcourez ! parcourons les sentiers du Mont Saint Odile ! Seul ou en groupe ! L’été et l’hiver ! Sous le soleil ou dans la neige ! Sous la pluie, parfois ! Au bon air toujours !

Et un grand Merci au Club Vosgien !

 


Illustrations


  • Schémas de l’évolution castrale du Mont, PiP
  • Les châteaux d’Ottrott
  • La prévôté de Truttenhausen
  • Baies du Château de Landsberg
  • Baies du Château de Birkenfels
  • Reconstitution romantique et amusante des Dreistein par J. Schmitt

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